Once in a summer est un drame romantique sur fond de dictature et de manifestation étudiante. Voilà, c'est le pitch le plus bref, mais également le plus franc qu'on puisse faire.
Pour être un peu plus précis, le film nous présente une reporter/scénariste demandant à Yun Suk-young (Lee Byung-hun), vieux professeur, de lui raconter son histoire avec Ju-in (Soo-ae), jeune femme qu'il a côtoyée le temps d'un été dans sa jeunesse et qu'il n'a jamais pu oublier.

   Si la première grosse demi-heure laisse présager une banale histoire d'amour à l'eau de rose, mignonne et efficace mais sans grande originalité, cette histoire prend réellement forme et gagne en intérêt au fil du long-métrage. Les minutes qui passent se font dans un premier temps bien ressentir, pour finalement laisser l'histoire et ses protagonistes nous emporter, avec comme point d'orgue une superbe scène en milieu de film. Un amour naissant nous y est représenté à travers un jeu de regards fuyants, entre deux paires d'yeux qui s'ouvrent et se referment, surplombant deux sourires intrigués accompagnés de la superbe interprétation de Yesterday, when I was young par Roy Clark. C'est alors que nous reviennent le pitch et l'introduction du film, car oui, on le sait d'entrée de jeu : cet amour naissant et voguant vers une intensité évidente ne durera pas. Jusqu'où est allé cet amour ? Pourquoi n'a-t-il pas perduré ? Que nous cache cette histoire semblant de prime abord si simple et éculée ? C'est là que le film trouve tout son sens, son intérêt et le suspense qui nous tiendra en haleine jusqu'à son émouvante scène finale.

   Once in a summer n'est pas un énième film d'amour banal. Il trouve son originalité en la rendant surprenante, brutale, et en la plaçant dans un contexte historique et géopolitique créant des enjeux supplémentaires nécessaires pour se démarquer et ne pas nous ennuyer. L'efficacité d'une romance au cinéma puise également sa force dans l'attachement à ses personnages, et pour cela il faut des acteurs de talent, ce que possède ce long-métrage : difficile de ne pas ressentir une once d'émotion devant les timides mais sincères Suk-young et Ju-in, admirablement interprétés par un charismatique et puissant Lee Byung-hun, et une ravissante et attachante Soo-ae. La démarche est plus ou moins celle du Titanic de James Cameron : créer une histoire d'amour fictive bouleversante ancrée dans un événement ou un contexte historique bien réel. Même recette, pour un résultat (très) légèrement différent, mais selon moi aussi efficace.

Comme je le dis toujours pour les films difficiles à dénicher car pas sortis chez nous : si je vous ai donné envie et que vous ne trouvez pas ce film, n'hésitez pas à me demander, c'est avec plaisir que je vous aiderai :)